Le centre CURAAN s’est fixé pour but de donner aux paysans, pêcheurs et éleveurs du Niombato, qui par tradition cultivent essentiellement l’arachide et le mil, la possibilité de pratiquer la culture irriguée. Parallèlement à l’élargissement de la culture maraîchère, promouvoir l’intensification des secteurs de la pêche et de l’élevage.
Pendant la période coloniale et jusqu’en 1964 le développement de l’agriculture dans la région du Sine Saloum est caractérisé par la monoculture de l’arachide.
C’est pourquoi la politique agricole sénégalaise a fixé et fixe ses priorités dans le sens de la diversification agricole entre autres des petites exploitations paysannes et dans celui de la régionalisation des efforts de développement. Ces derniers ayant pour but de diminuer rapidement les disparités de revenus entre populations urbaines et rurales et d’intégrer l’ensemble de la population dans le processus économique, en tenant compte du fait que les moyens financiers sont restreints.
Les premières mesures visant à une diversification rurale ont été entreprises par la SODEVA après 1968. C’est entre autres grâce à la vulgarisation visant à l’amélioration des cultures du mil et à l’introduction de la culture attelée que les revenus des paysans provenant de travaux des champs devaient être diversifiés et augmentés. Tous ces efforts de développement ont pour objectif la diversification mais ils se limitent à la culture pluviale ; le travail de la population dans la production agricole garde donc un caractère saisonnier, et la tendance à l’exode rurale subsiste.
Afin de supprimer le caractère saisonnier et de mettre sur place des conditions économiques plus stables, la production agricole doit donc s’étendre à la saison sèche. Ceci ne peut se faire qu’en exploitant les ressources en eau pour l’irrigation.
L’administration coloniale française avait déjà essayé pendant la deuxième guerre mondiale de développer l’irrigation dans les vallées et dépressions du bas Saloum pour y effectuer des cultures maraîchères mais sans succès. Il reste encore de cette tentative des cartes intéressantes, sur la base desquelles le bureau d’études français SCET a réalisé pour le compte du gouvernement Sénégalais en 1963, une étude sur la mise en place d’une agriculture d’irrigation basée sur le riz et les cultures maraîchères dans les vallées du bas Saloum.
Ces efforts du gouvernement Sénégalais se sont poursuivis dans le cadre du traité de coopération entre la République du Sénégal et la RFA. La société INSTRUPA a été chargée en 1973 d’établir une étude de factibilité pour les « mesures de diversification agricole dans la région du bas Saloum ». L’étude a été remise en septembre 1978. Elle analyse l’importance économique d’un projet d’irrigation pour les cultures maraîchères, fruitières et le riz dans la région du bas Saloum et indique les possibilités de mettre en route un projet à court terme.
Aujourd’hui, riche de ces enseignements, dans le cadre de la diversification agricole, il est impératif de tenir compte du changement climatique et de ces impacts sur les politiques de développement agricoles. Une approche agro écologique donc s’impose comme alternative dans tous les segments du développement agricole.
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